Faut-il
politiser l'écologie ou écologiser la politique ?
La
première démarche a conduit des écologistes à entrer en
politique.
Pour
y être efficaces et actifs, ils ont cru devoir créer un mouvement
puis, assez vite, un parti.
Les
Verts ont constaté que les problématiques écologiques débordaient
le cadre des États.
Ainsi
est né « Europe-Écologie les Verts », mais l'appétit
de pouvoir n'était pas étanché...
La
seconde démarche a amené à convenir que l'écologie faisait partie
de la politique.
Cela
n'a pas conduit à un rapprochement entre organisations politiques
écolo-compatibles.
Au
contraire, on a accordé des strapontins aux écologistes en les
tenant à distance du pouvoir.
Aujourd'hui
se produit une prise de conscience écologique, mais on ne sait
encore qu'en faire.
Double
erreur : la constitution de l'écologie en parti et son
instrumentalisation politicienne.
L'écologie,
la science des relations, n'est pas une partie de la politique mais
la politique elle-même.
L'écologie
et l'économie sont impensables l'une sans l'autre et toute la
politique s'en trouve ébranlée
La
COP21, « La Maison commune »,
les pollutions, la montée des eaux, etc, ont alerté les citoyens.
Devenue l'affaire de tous, l'écologie échappe ainsi
aux partis mais pas à la politique.
Plus exactement, c'est la politique qui n'échappe plus
à l'écologie.
Si grandes soient les résistances, surtout chez les
nationalistes nécessairement bornés, tout est dit.
Désormais le Commun, le vivre ensemble, le Buon
Vivere vont se penser à l'échelle planétaire.
Les Citoyens du Monde, les Cosmopolites, les
mondialistes et autres universalistes avaient raison.
Cela a beau faire enrager les humains à courte vue, la
solidarité seule peut nous protéger.
Le réalisme véritable fait constater que nous
n'avons qu'une Terre que nous avons mise en danger.
Nous voici donc amenés à mettre en pratique notre
interdépendance totale entre humains.
S'ouvre, en France, une campagne électorale où
l'écologie entrera dans les débats, fut-ce avec peine.
Deux candidats l'ont déjà compris : Jean-Luc
Mélenchon et Benoît Hamon. Ils ne sont pas les seuls.
Pour qui découvre que le libéralisme et l'écologie
sont incompatibles, tout change en politique.
Mais alors, pour rester soi-même, il faut oser renoncer
à une large part de ce qu'on préconisait hier.
Nicolas Hulot, Pierre Rabhi, le Pape François et
d'autres, moins médiatisés, ont ouvert une voie.
Elle ne se refermera plus, quand bien même l'élection
à venir devrait nous décevoir lourdement.
Qui peut penser que l'élection présidentielle
américaine bouche l'avenir parce qu'elle l'a l'assombri ?
La politique n'est plus seulement la conquête de
pouvoirs, elle est la lucidité en action.
La croissance, c'est fini. La toute puissance
occidentale, c'est fini. L'avenir nucléaire, c'est fini.
Le massacre de la bio diversité, c'est bientôt fini :
le risque est trop grand !
Le terrorisme comme explication de tous nos maux, c'est
fini. Il est produit par l'inégalité assumée.
L'ultra violence aura été le fait des grandes
puissances autant que des révoltés fanatisés
Alors :
politiser l'écologie ou écologiser la politique ?
Sortons
de ce passé : politique et écologie se sont confondues. !
Nous
voici entrés dans l'inter-relationnel complexe de l'écologie même.
Nous
allons devoir nous y impliquer davantage.
Non
pour défendre une cause mais pour sauver notre espèce.
La
désespérance improductive nous est interdite.
Avoir
pouvoir sur sa vie importe davantage que de prendre le pouvoir sur
autrui.
La
révolution que cela suppose n'aura pas besoin de la guerre mais de
toutes nos énergies.
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux