Si je vote, je voterai blanc parce
qu'il ne m'est proposé aucun choix conforme à ma pensée.
Si je vote, je voterai blanc pour
donner du poids à cette expression reconnue par la loi.
Si je vote, je voterai blanc afin
de manifester mon refus du tripartisme installé.
Si je ne vote pas blanc, je
m'abstiendrai pour dire que je veux une tout autre démocratie.
Si je ne vote pas blanc, je
m'abstiendrai afin de n'apporter aucun soutien au gouvernement.
Si je ne vote pas blanc, je
m'abstiendrai pour rejeter autant les droites que la fausse
gauche.
Si je ne vote pas blanc, ce sera
parce que les suffrages blancs ne sont pas exprimés !
Si je ne vote pas blanc, ce sera
parce que l'abstention massive contient une volonté politique.
Si je ne vote pas blanc, ce sera
parce que la démocratie représentative meurt : inutile de
voter.
Si je vote, toutefois, je voterai
blanc faute de pouvoir voter vert dans la clarté.
Si je vote, je voterai blanc car il
n'est pas de gauche unie : le PS est mort, inutile de le
ranimer.
Si je vote, je voterai blanc pour ne pas me laisser représenter par un seul homme : Claude Bartolone.
ll serait très ambigu de voter
seulement pour battre la droite et l'extrême-droite,
dans notre Ile-de-France, sous l'égide de l'actuel
président de l'Assemblée nationale,
trop solidaire du Président de la
République et de son premier ministre,
Car ce serait alors voter :
pour l'état d'urgence à prolonger
pour la modification autoritaire de
la Constitution,
pour la militarisation de la
politique française,
Ce serait aussi voter :
pour la politique anti-écologique
du gouvernement, en pleine COP21,
pour des pratiques policières
brutales vis à vis de jeunes écologistes,
pour le rejet des réfugiés, à
Calais et ailleurs et pour le repli nationaliste de la France.
Ce serait enfin voter :
pour faire du FN un bouc émissaire,
au risque de le renforcer et au lieu de l'affronter,
pour des alliances contre nature,
voulues par le PS, en trois régions
et pour la droitisation générale du
pays,
Oui,
dimanche, je voterai blanc ou je m'abstiendrai.
Jean-Pierre Dacheux