lundi 8 août 2011

De quoi l'effondrement des bourses est-il le signe ?


L'économie mondiale en chute libre ?

Tous les commentaires, fort convenus, que nous entendons ou lisons, sont destinés à rassurer ceux qui n'imaginent pas de pouvoir vivre dans un autre monde.

Nous qui n'accédons pas aux informations sûres et complexes qui sont à la disposition des gouvernants, ne devons pas, pour autant, nous interdire d'analyser et de juger une situation qui, si elle nous échappe, pèse lourdement sur nous et nous concerne donc.

Qu'en dire avec les moyens intellectuels et les informations dont nous disposons ?

La première quasi certitude, c'est que 2011 est le prolongement de 2008. Les discours sur cette "crise" par laquelle on a tout voulu expliquer sont réduits à rien. Non seulement la pseudo crise n'était pas terminée, mais on a constamment menti en alternant, devant nous, les raisons d'avoir peur et les raisons d'espérer. Il n'y a pas eu de crise (comme cette fièvre à laquelle on échappe à la fin d'une maladie) mais bel et bien une mutation, un passage dans un autre rapport à la planète, et ceux qui nous l'ont caché se voient, une seconde fois, gagnés par la panique financière puisqu'ils ne mesurent les événements qu'avec l'outil bancaire.

Oui, c'est le capitalisme qui est bien malade, et ses violentes convulsions peuvent lui être fatales bien avant que nous sachions quoi lui substituer.

On continue à nous laisser accroire que la croissance est seule à même de nous tirer de cette impasse économique. Nous sommes pourtant entrés dans une ère de décroissance subie, douloureuse, qui cumule austérité, rigueur et brutalité sociale. Le partage des richesses, n'étant pour les élites pensantes, nullement envisagé, la seule croissance qui vaille, à leurs yeux, c'est celle qui se prolonge en puisant dans les revenus du plus grand nombre, des modestes à qui l'on impose une purge infecte dont la société tout entière se trouve empoisonnée.

La décroissance voulue, sélective, la seule acceptable, qui permettrait de faire porter l'effort par tous et qui limite les excès sans détruire les ressources vitales, reste une éventualité que les maîtres de l'économie n'ont de cesse d'écarter. Le choix, qui n'en est pas un, et que les bourses mesurent, c'est : "comment prolonger, le plus longtemps possible, sans y rien changer, les activités économiques rentables" (comprendre celles qui font de l'argent et enrichissent l'oligarchie d'un pays fut-ce au prix de l'appauvrissement de ses habitants).

La Grèce, le Portugal, l'Irlande, demain l'Italie et déjà l'Espagne, bientôt la Grande-Bretagne et la France, l'Europe l'un après l'autre pays, peut-être Israël, sont à la peine, et s'enfoncent dans des conflits sociaux, larvés ou aigus, liés à cette paupérisation, et l'on ne sait où ils conduiront les populations concernées. La dégradation de la cote des USA, juste ou non, (effectuée par l'une de ces agences de notation qui mettent les pays au coin comme le faisaient les maîtres d'école usant du bonnet d'âne!) est révélatrice d'une autre quasi-certitude : il n'y a plus de grande puissance protégée !


Menteurs ou manipulateurs se cachent derrière ces agences qui ont prix le pouvoir avec le soutien des médias.

Les pays émergents, Brésil, Chine ou Inde, ne sont pas à l'abri de cette fragilisation générale des économies fondées sur le productivisme. La misère n'est plus le lot des seuls pays qu'on disait "sous-développés" et l'occident tout entier semble, à son tour, en voie de sous-développement depuis que la saturation y fait reculer la production de masse.

Les États-Unis veulent à la fois protéger les super profits et réduire les vastes poches de précarité dont souffrent des dizaines de milliers d'endettés, de pauvres, de miséreux. Le débat entre républicains et démocrates a montré qu'il n'y avait pas de consensus possible pour mener ensemble une politique sociale et une politique fiscale incompatibles. Le choc produit par l'information selon laquelle les USA avaient les reins fragiles se répand comme une onde et submerge le monde entier envahi par le doute.

Les bourses sont un thermomètre, parmi d'autres. Les chiffres qu'elles fournissent sont changeants et non garantis. Elles sont le signe d'un désordre qu'elles ne peuvent corriger. C'est par la voie politique qu'il est possible d'agir mais pas la politique des États complices des banques. La seule politique qui soit à même de faire changer de route appartient aux peuples car ce sont eux qui souffrent.

Sans "automne arabe" en Europe, entrerons-nous en stagnation, en récession, pour longtemps ?



Qui doit se serrer la ceinture ?

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