lundi 28 février 2011

Un casting gouvernemental d'enfer et de fer

Michèle Alliot-Marie est éconduite, en dépit de son passé "gaulliste" et de son poids politique : elle paie des erreurs personnelles mais, plus encore, elle est la nécessaire victime expiatoire d'une politique étrangère désastreuse, pensée et voulue à l'Élysée.



Alain Juppé est aussi brillant que contradictoire. Ses jugements politiques l'ont conduit, de fidélité en fidélité, à des échecs notoires, agrémentés d'une condamnation. L'homme qui, "droit dans ses bottes", a subi, en 1995, une vague sociale sans précédent, qui a encouragé une dissolution qui entraina une cohabitation, le faux écologiste, bien accepté à Bordeaux (qu'il abandonne en dépit de ses promesses), battu aux élections législatives dernières : voici l'homme fort qui revient...

Brice Hortefeux qui, condamné par les tribunaux, aurait pu devenir un nouvel Éric Woerth, s'en ira sévir dans les couloirs de l'Élysée. Ce conseiller très spécial y pourra préparer des coups tordus, notamment lors de la prochaine violente campagne électorale, loin des lumières des médias.



Claude Guéant, qui accède au Ministère de l'Intérieur, est le maître à pensée du Président de la République en matière de sécurité depuis dix ans ! Cela n'augure qu'une aggravation de la politique catastrophique dont on a déjà vu les effets. Cet homme est tout aussi dangereux que son prédécesseur, si ce n'est plus.

Et revoilà Gérard Longuet, lui aussi condamné par le passé. Un ultra libéral à la tête du Ministère de la Défense ! Avec lui, sûr, ce sera la guerre : une guerre politique impitoyable ! On lira sa biographie sur Agora Vox ( http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/avec-le-retour-de-gerard-longuet-l-89579). C'est édifiant ! Brrr...



Avec ceux-là, il y a de quoi savoir quelle sera la suite, dans les prochains mois. Nicolas Sarkozy s'accrochera au pouvoir, appuyé sur une équipe de choc, constituée de personnages aux côtés desquels M.A.M apparait comme une sainte.

Un dernier pour la route ? Le compagnon de la dite, M. Patrick Ollier, qui a déclaré : "si elle part, le pars" (ce qui eut été logique puisqu'il est aussi mouillé qu'elle dans les vacances tunisiennes contestées et contestables), celui-là... reste ! "Le brave homme" ! L'exclure aurait, sans doute, fait vengeance... À moins qu'il n'en sache tant et tant qu'il faille mieux le tenir sous la main...



Alors "historique" la période, comme le concède Sarkozy, qui affirme, tout en remaniant son gouvernement : "Ce changement est historique. Nous ne devons pas en avoir peur". Selon lui, le changement en cours dans le monde arabe "porte une formidable espérance, car il s'est accompli au nom des valeurs qui nous sont les plus chères, celles des droits de l'Homme et de la démocratie". Ah bon ! Pour un peu on nous dirait que Nicolas Sarkozy était à Tunis, au Caire, à Tripoli, incognito, comme en 1989 à Berlin, inspirant les manifestants !

Espérance et démocratie dans le monde arabe : oui. En France : certes non ! Nous n'aurons entendu, le 27 février 2011 qu'une vieille rengaine, mal enregistrée. Ce qui se passe en Afrique du Nord et en France ne sont pas compatibles.



Tout cela prouve seulement qu'on ne peut vider l'abcès puisque sa racine ne peut être atteinte. Toute la politique internationale de la France est devenue, d'un coup, obsolète et impuissante. Y a-t-il encore un pilote dans l'avion ? Rien ne nous le garantit !

vendredi 25 février 2011

De très "petits Machiavel"...

Les plumitifs de la presse écrite et les beaux parleurs de la presse orale, du moins certains d'entre eux, cherchent à nous entrainer dans la grande peur d'un "remake" de 2002.


Au secours, Hugo, ils sont devenus fous

Il s'agirait, pour Sarkozy et ses conseils en stratégie électorale, de faire monter les voix de Marine Le Pen pour placer le candidat PS en troisième position et donc..., l'emporter, avec facilité,au second tour de l'élection présidentielle.

Bien entendu, un seul candidat PS nous éviterait cette catastrophe : DSK !

Calculs à la désespérée !

Les intérêts de Sarkozy et de DSK, en fait du capitalisme français, sont-ils, aujourd'hui, à ce point associés qu'on ne veuille envisager que deux hypothèses : celle où le sortant et DSK seraient inévitablement opposés et celle où la candidate FN se glisserait dans le trio de tête, de telle sorte qu'elle fasse élire inmanquablement son adversaire : DSK (auquel la droite du PS déjà se rallie, tel Manuel Valls), ou Sarkozy (qui n'est plus sûr, du reste, d'échapper à la troisième place !).

La réalité est pourtant plus subtile !
D'abord quels seront les effets conjugués de la crise économique et de la grande Révolution arabe sur les électorats européens, dont la France ! Ensuite, est-il absolument certain que les échecs cumulés de Sarkozy vont lui permettre de demeurer en fonction ou, à tout le moins, de faire acte de candidature, en 2012 ? Enfin, le surgissement d'une candidature écologique de poids, dans l'hypothèse de la candidature de Nicolas Hulot, ne peut-il modifier sensiblement les rapports de force à droite comme à gauche ?

Rien, dans le contexte véritablement historique auquel non seulement nous assistons mais dans lequel nous sommes impliqués, ne peut exclure un "coup de théatre" qui déstabilise complétement le jeu électoral, pourtant bien huilé et bien organisé, depuis des décennies, en France ! Toute chose égale par ailleurs, la démographie ne pèse pas sur les peuples uniquement là où des dictateurs ont régné (avec notre "aimable compréhension") ! Ce sont non seulement les potentats, mais leurs régimes, qui sont actuellement mis à mal. Or notre propre régime, depuis 1958, a pris un "coup de vieux" que nous sous estimons. La révolution politique, et pas seulement sociale, porte les espoirs d'une démocratie effective où les citoyens ne seraient plus les simples spectateurs ou approbateurs des politiques qui les concernent mais où ils en deviendraient les acteurs. À l'aune de cette mutation radicale, les calculs électoraux ne pèsent pas lourd.

On oublie aussi, me semble-t-il, que la Vème République a changé de nature. Le lien direct entre le peuple et le Président, cassé dès 1969, et qui a conduit De Gaulle à se retirer, n'a jamais été renoué solidement. Sinon ne se serait jamais produite aucune cohabitation. Nous avons vécu dans une illusion gaullienne mais ce n'était que l'ombre de De Gaulle qui planait sur nos institutions ! On n'en avait retenu que la domination absolue de l'exécutif sur le législatif, la présidentialisation de la politique de la France et la facilité de se maintenir au pouvoir quel que soient les désaveux électoraux. Pire, en faisant coïncider, à partir de 2002, la durée des mandats du Président et des députés, sur cinq ans, et en plaçant les présidentielles juste avant les législatives, on a brisé ce qui restait de la structure gaulliste du pouvoir : une majorité présidentielle et une majorité Parlementaire associées mais pas confondues. Or, il semble bien que nous soyons parvenus au terme de cette période ultra présidentielle obsolète où les représentants du peuple ne sont plus des "godillots" mais des fantômes !


Le grand Macchiavel conseillait au Prince de gouverner en jusant de la force et de la ruse...

Les petits Machiavel ont beau faire assaut d'hypothèses permettant de faire perdurer une situation intenable, il ne peut que se produire des événements qui changent la donne en France, déjà décalée par rapport aux pratiques institutionnelles européennes. Nicolas Sarkozy aura rendu à son pays la chance d'avoir déconsidéré la monarchie républicaine. Il faut passer à autre chose et ce n'est pas la simple alternance avec un personnage vieillissant et enfermé dans des logiques libérales qui peut redonner du dynamisme à notre pays.

Le PS, tel qu'il est actuellement, se condamne en ne produisant que des candidatures de remplaçants et pas des candidatures de renouveau. Si, pour éviter un nouveau drame, il fallait que la gauche de gauche, quel qu'en soit le Front, et les écologistes, se rallient à une candidature du type Aubry ou Hollande (les seules sans contradiction !) et ce, dès le premier tour, nous ne pourrions que déplorer un moindre mal, et donc un nouvel échec doublé d'une nouvelle insupportable attente. Et pourtant, au bilboquet français de la politique, le choix de politiques alternatives est limité, si l'on demeure dans le cadre des possibilités électorales du moment, et seuls des événements nouveaux pourraient modifier ce que les sondages révèlent : une fluidité rendue inévitable faute de véritable nouveauté.

Je ne peux, à ce jour et à cette date, considérer qu'il faille, d'ores et déjà, faire un pré-choix, mais je pense qu'il faut exclure de voter pour une simple alternance qui déplacerait le champ politique sans y rien changer. Dans les mois qui vont venir, les petits calculs des petits esprits vont se révéler dépassés par ce que le monde nous donne à voir ! Les alliances étant impossibles dans un système dominé par les partis, (même si, abstraitement, le Front de gauche et le NPA, ensemble, approcheraient les 15%,!), il m'apparait que le seul vote tactique crédible soit, pour le moment, à rechercher du côté de l'écologie, mais à la condition que les mêmes erreurs ne soient pas renouvelées, la première d'entre elles étant d'annoncer un ralliement automatique au PS ?


La politique défigurée par ses composantes antagonistes.


dimanche 20 février 2011

N'est-il qu'un seul communisme ?

À quel communisme se vouer ?, demande Laurent Joffrin, dans sa présentation du récent livre d'André Senik : Marx les juifs et les droits de l'homme, page XVI du MAG LIRE de Libération, le 19 février dernier.

Aucun, à l'en croire ! Ni celui d'Alain Badiou, auteur de L'hypothèse communiste, ni celui de Slavoj Žižek auteur (avec Badiou encore) de L'idée communiste... Selon Joffrin, Marx a définitivement démontré, dans ses premiers textes, dès 1843, que les droits de l'homme issus de la révolution française, sont faussement libérateurs. Autrement dit, il n'est de communisme que tyrannique pour l'individu, abolissant la propriété privée et la vie privée.


Un interdit historique ?

Joffrin montre là le bout de son oreille libérale ! Sa démonstration est fragile ! Peut-on parler du communisme, en 2011 en s'en tenant à ce qu'en disait Marx en 1843 ? Le communisme soviétique fut-il le seul communisme pensable et possible ? La propriété privée est-elle la meilleure protection de la vie privée ? Les promoteurs d'un communisme sans parti tombent-ils sous la critique des anticommunistes ? Les plus ardents adversaires du communisme à la mode PCF-modèle 1950 ne sont-ils pas ceux qui enragent qu'on ait appelé communisme ce qui n'était que collectivisme imposé par la dictature du Parti plus encore que du prolétariat ?

Bien des questions donc ! Mais là où la coupe déborde, c'est quand Joffrin tente la démonstration suivante : Marx critiquait les Droits de l'Homme, or Marx est le créateur du communisme, donc le communisme est contre les Drtoits de l'Homme !

À quoi l'on peut objecter que ce syllogisme est fondé sur des approximations.

Marx disait que les droits de l'Homme (tels que définis en 1789) étaient illusoires. L'histoire ne l'a pas démenti et les États-nations, champions des Droits de l'Homme, ont écrasé les Droits de l'Homme (la France, la Grande-Bretagne, voire la Belgique notamment, avec, au XIXe siècle, une politique coloniale meurtrière, ô combien !). Le totalitarisme des Soviets ou des Nazis ne sont pas les seuls qui aient nié le droit de chacun à maîtriser sa vie !

Il reste des livres noirs à écrire !

Marx a fait l'apologie de la Terreur robespierriste écrit Joffrin. Même approximation : est-ce que cette justification de la Terreur conduit, inévitablement, à la reconnaissance par tous les communistes de la nécessité de la Terreur ? Il fut, entre parenthèses, après 1793, des terreurs d'État infiniment plus meurtrières que la Terreur révolutionnaire ! Ce n'est pas là qu'il faut rechercher l'erreur du communisme.

Marx, petit-fils de rabbin, a écrit Sur la question juive (1) où il analyse et critique le judaïsme. André Senik, dans Marx, les Juifs et les Droits de l'homme (2) critique "le prophète philosophe" qui, en proposant le plus à tous, aurait justifié l'écrasement des libertés individuelles ! Ce n'est pas l'avis d'Enzo Traverso pour qui Marx voulait une "émancipation humaine universelle", dépassant inévitablement les frontières du judaïsme. En fait depuis des décennies, on se déchire pour savoir si Marx était antisémite ou inspiré par le judaïsme pour fonder la pensée marxiste.

Ce que je considère, in fine, comme le plus nuisible dans le propos de Laurent Joffrin, c'est qu'il accrédite l'idée que tout communisme ne peut qu'être un totalitarisme. Si, encore, pour soutenir cela, il rappelait que tous les ...ismes sont pervers, je le suivrais volontiers ! La sacralisation d'une valeur tue cette valeur, mais c'est vrai aussi du socialisme, du libéralisme, de l'islamisme, du judaïsme ou du christianisme ! La mise en système, au moyen de ce suffixe isme, survalorise un apport et détruit tous les autres, à terme. Le communisme, en son sens banal de partage de tout entre tous, existait avant Marx et peut exister après lui ! Les premiers chrétiens communiaient dans le partage ! La mondialisation conduit à un inévitable en-commun, une communauté humaine, une communion économique, sans quoi c'en sera fait et de la paix et de l'espèce humaine elle-même, sans doute.


Le poisson des premiers Chrétiens : symbole du partage total.

Moi qui combats le communisme de parti, qui s'oppose à l'idéologisation systématique, je ne puis comprendre ni admettre que soit bradé tout ce que contient l'idée communiste, au prétexte que l'échec du communisme, effondré sur lui-même, après des décennies de massacres, doit être considéré comme définitif et positif. Je ne suis pas un "stalinien branché" appartenant à cette "phalange de philosophes", tentant de "redresser une sanglante bannière" (sic). On voisine, ici, la haine et l'idéologisme de bien des laudateurs du Livre noir du communisme (3), ce maître ouvrage controversé, qui nous a ouvert les yeux, mais qui a vu ses auteurs se diviser sur l'interprétation généralisante des faits historiques.

Je suis un communiste anticommuniste, c'est-à-dire un "partageux", non-marxiste, qui sait ce que l'on doit à la pensée de Marx et qui ne rejette pas, hors de l'histoire, la possibilité de voir les hommes organiser leur en-commun, sur une planète qui n'appartient à personne et où il nous faut bien vivre tous ensemble !

Un siècle d\
Une partageuse : Louise Michel

(1) Karl Marx, Sur la question juive, édité en 1843, réédité en 1868 par les éditions 10/18, puis , en 2006, par les éditions La Fabrique, avec une présentation de Daniel Bensaïd.
(2) André Senik, Marx, les Juifs et les Droits de l'homme, éditions Denoël, sorti le 17-02-2011.
(3) Stéphane Courtois, Nicolas Werth et autres..., Le Livre noir du communisme (3), Laffont, 1997.




samedi 19 février 2011

Voter tous : l'évidence même


lettredelacitoyennete.org


Au moment où l'on doute en France de l'efficacité et de l'utilité du vote, on meurt dans les pays arabes pour conquérir ce droit. Il est vrai qu'il ne suffit pas de voter, mais ne pas pouvoir le faire est, à l'évidence, le signe d'une insuffisance de démocratie. La France, à cet égard, n'est pas exemplaire. Elle traine les pieds. N'a-t-il pas fallu attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que votent les femmes françaises !

Aujourd'hui, il est clair que tout habitant de notre pays, Français ou non, qui est établi en France et y vit en famille, a son mot à dire sur l'organisation de la vie collective à laquelle il participe. L'Appel des Maires n'a pas eu l'écho qu'il mérite parce que le gouvernement français, appuyé sur une majorité fragilisée, conservatrice, et même enfermée dans une conception dépassée de l'immigration, fait tout pour retarder une échéance qui se voit pourtant réalisée en maint pays d'Europe. Il faut donc le faire connaître.


À l’initiative de Roland Ries, Sénateur Maire de Strasbourg

APPEL DES MAIRES
« pour le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers » en France.

Le concept de citoyenneté contient le droit pour toute personne de participer aux prises de décision qui la concernent. Étrangers comme nationaux sont impliqués dans la vie de nos cités et le «vivre ensemble»: ils participent à la vie économique, sociale et associative et contribuent déjà à la vie citoyenne en étant responsables d’associations, délégués syndicaux, représentants de parents d’élèves, électeurs pour la désignation des conseils de prud’hommes, etc ...

L’extension de cette citoyenneté a déjà eu lieu pour une partie des étrangers résidents, ressortissants de l’UE, qui peuvent voter aux élections municipales et européennes. Il s’agit maintenant de donner les mêmes droits à tous les étrangers résidents.

Aujourd’hui, l’opinion publique est favorable à l’évolution d’une citoyenneté attachée à la résidence et non pas seulement à la nationalité.

Aujourd’hui, les résidents étrangers doivent être considérés comme des citoyens à part entière.
Beaucoup de nos communes ont déjà œuvré pour faire avancer ce droit : commission extra municipale, conseil des résidents étrangers, etc... Il est temps de franchir une étape supplémentaire !

C’est pourquoi, nous, Maires des Villes de :
Angers, Aubervilliers, Bègles, Besançon, Caen, Chelles, Clichy-la-Garenne, Creil, Erstein, Grenoble, Illkirch-Graffenstaden, Les Ulis, Lille, Metz, Montbéliard, Nantes, Paris, Pau, Périgueux, Quimper, Reims, Rennes, Rouen, Saint-Denis, Strasbourg et Toulouse lançons un appel solennel et prenons l’engagement de tout mettre en œuvre pour que le droit de vote et d’éligibilité des Résidents Etrangers aux élections locales soit reconnu.

Texte élaboré à l’occasion du 1er congrès des Conseils des Résidents Etrangers de France,
tenu à Strasbourg, le 16 octobre 2010.

http://www.mediaseine.fr/IMG/jpg/votation_campagne2010.jpg

mardi 15 février 2011

Et un, et deux, et... trois !

Après Ben Ali, Moubarak.
Après Moubarak...? Je forme un vœu. Mais non, ce ne serait pas l'ineffable Sarkozy ! Son tour viendra.
Non, j'y préfère le libidineux Berlusconi.


Rocco Siffredi, de son vrai nom Rocco Tano, est un acteur, réalisateur, producteur de films pornographiques italien.

"Des centaines de milliers d'Italiennes ont manifesté dimanche, dans tout le pays, pour dire "basta" (ça suffit) à Silvio Berlusconi, estimant que la dignité des femmes est bafouée par le scandale "Rubygate" auquel il est mêlé. Les féministes dénoncent une image de la femme présentée comme simple objet sexuel. Elles estiment que cette image nuit aux relations entre hommes et femmes et a pour résultat de promouvoir une culture où un physique attrayant est, pour les femmes, la seule voie de succès.

Sa cote de popularité est à son plus bas niveau depuis 2005, selon un sondage publié par La Repubblica. Sa cote de popularité s'établit à 30,4 %, soit 18 % de moins qu'il y a un an.

Le parquet de Milan a demandé la semaine dernière le jugement immédiat du chef du gouvernement pour recours à la prostitution de mineure et abus de fonctions. L'enquête porte sur le recours par le Cavaliere aux services sexuels de Ruby, la jeune Karima El-Mahroug, lorsqu'elle était encore mineure, et sur son intervention auprès de la police pour la faire libérer après son interpellation dans la nuit du 27 au 28 mai pour un vol présumé. La juge des enquêtes préliminaires, Cristina Di Censo, qui doit statuer sur la requête du parquet, devrait rendre sa décision cette semaine".

Il est heureux que ce soit des femmes qui aient exprimé la honte qu'inspire à l'Italie et à toute l'Europe, cet énergumène qui a mis son pays en coupe réglée grâce à son immense fortune.

Quand ce qu'on a peine à appeler démocratie (laquelle n'est pas que le produit d'une élection et n'est pas paralysée entre deux scrutins !) se peuple de dirigeants à ce point "décomplexés" qu'ils peuvent tout se permettre, étalant leur richesse et leurs frasques, sans gêne et sans crainte, alors, il faut considérer que la civilisation est gravement blessée.

L'occident est coupable de dominations coloniales, d'ethnocides, de violences sans noms, mais il s'y est développé des philosophies fécondes, dont le monde entier a eu connaissance, s'est emparé et ainsi sont nés les Droits de l'Homme. On peut débattre de la réalité de ces Droits et souligner l'hypocrisie de ceux qui ont fait semblant de s'y rallier, il n'empêche qu'on a enseigné un art de vivre dans la justice et dans la paix, dans le respect d'autrui, que la devise de la République française continue d'exprimer.

La rupture dont ont fait état plusieurs chefs d'État, de Ronald Reagan à Margaret Thatcher, jusqu'à George W. Bush et Nicolas Sarkozy, casse un consensus historique : il n'est plus question d'égalité et donc de fraternité, d'où l'épuisement de la liberté.

Berlusconi, ce clown triste, incarne cette rupture : ni la justice de son pays, ni l'opinion de l'Église puissante en Italie, ni les institutions protectrices des citoyens n'auront empêché sa domination méprisante. Quand, aux yeux du monde entier, sévit un tel histrion, on en vient à se demander ce qu'il faut pour qu'il... dégage !

Là se trouve posée la question démocratique : que le peuple ne puisse se débarrasser à temps des dirigeants qui lui nuisent surprend, angoisse et, finalement fait douter des institutions politiques elles-mêmes. La leçon venue d'outre Méditerranée a beau réjouir et donner espoir, puisque les dictateurs eux-mêmes ne sont plus à l'abri de la révolte des citoyens, il faut trop de temps et de victimes pour sortir de cette banalisation du crime d'État.

Nous avons besoin, en Europe, d'un coup de vent nord-africain, mais pas en copiant de nouveaux modèles, mais en accédant à un plus haut niveau de démocratie, lequel est incompatible avec ce que nous connaissons en Italie, en France, en Hongrie et ailleurs...


Gianfranco Fini, l’ex-néofasciste du Mouvement social italien (MSI), aujourd’hui président d’Alliance nationale (AN), a préfacé les éditions italiennes de deux ouvrages de Nicolas Sarkozy : La République, les religions, l’espérance en 2004, puis Témoignages en 2006.

Le départ de Berlusconi, s'il doit ouvrir le pouvoir à Gianfranco Fini, celui de Sarkozy, s'il doit nous amener DSK, ne seraient pas des changements mais des modulations à l'intérieur d'un même système économico-politique. Ce n'est pas ce qu'il faut à l'Europe !

Puissent les hommes d'Italie entendre la parole de leurs femmes : "Basta" ! "Ça suffit comme ça !" Nous, peuples latins, ou saxons, ou slaves, ne pouvons pas davantage vivre dans la médiocrité, et la régression de nos civilisations, que dans la contemplation du lucre, du luxe et de la luxure, dont certains des décideurs principaux, dans nos pays admirables, semblent se contenter comme plaisir de vivre !

Il est temps d'en finir avec la résignation. Sinon, nos successeurs ne nous le pardonneraient pas?

Voir :http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/02/14/manifestations-pour-la-dignite-des-femmes-une-mobilisation-factieuse-pour-berlusconi_1479678_3214.html

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