mardi 5 octobre 2010

L'autoculte

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Même les images vont trop vite et débordent.

Culte de l'auto... De l'automobile, ou de soi-même ?
En plein Salon de l'automobile, les sujets d'étonnement ne manquent pas.

D'abord, la société individualiste qui nie le partage, qui vante le chacun pour soi, la valorisation de l'élite et le triomphe du meilleur, cette société triomphante-là est visiblement à l'épreuve et dans le doute.

Faut-il aller conquérir les marchés chinois et indien pour que les marques françaises puissent continuer à produire toujours plus de véhicules ? Le marché européen sature, mais ce serait prendre les grands pays émergents pour des pays qu'on colonialise encore que de croire qu'ils vont accepter de dépendre de nos usines ! Tôt ou tard, ils n'auront plus besoin de nous. C'est l'Europe qui va commencer à dépendre de la Chine, si l'on en juge par l'aide financière spectaculaire à la Grèce qui vient d'être consentie par le gouvernement chinois. "Les Blancs" ont commencé à ne plus dominer la Terre.

Faut-il progressivement remplacer les véhicules thermiques par des véhicules électriques ? On lance sur le marché, sans doute trop tôt, des véhicules dont l'autonomie insuffisante (guère plus de deux cents kilomètres) exige des recharges par production d'énergie en roulant ou par branchement à des bornes encore peu nombreuses. Bref, il n'est pas venu encore le temps où l'énergie électrique d'origine nucléaire (abondante et pas chère) permettrait, en France, de faire circuler des automobiles électriques sans rien changer à notre mode de déplacement individuel ! Le refus de prendre en compte les conséquences écologiques d'un mode de transport non généralisable, l'automobile individuelle, a quelque chose de pathétique et de vain.

Faut-il continuer à organiser ces grandes messes autour de la déesse bagnole au lieu de la remettre à sa place qui doit rester complémentaire et non essentielle ? Le roi des circuits vient d'être sacré champion du monde pour la septième fois consécutive. C'est un Français, Monsieur ! Et même un Alsatien... Il s'appelle Sébastien Loebb et fait rêver les foules. De temps en temps, au bord des routes, on écrase bien quelques spectateurs, mais c'est rare. Et puis, ils n'avaient qu'à pas s'installer au mauvais endroit ! Ils sont indisciplinés ces amoureux des grandes courses ! Le culte de la vitesse (condamné par ailleurs !) a ses prêtres et ses ors. Celui qui ne s'agenouille pas est ringard. L'aliénation des humains est bien assurée par des médias aux ordres. "


L'auto doit être désirable...

Faut-il admirer ce qui permet d'aller toujours plus vite ? Au salon de l'auto, on rêve et l'on prie devant des monstres rutilants qui roulent à plus de 300 Km au compteur (sur route, c'est interdit...!). L'usine à fabriquer du délinquant, à conditionner des clients qui s'identifieront à leur engin de mort crée des emplois. Alors... Alors, silence ! C'est sacré ! On ne touche pas à l'automobile. Et pas davantage à la moto, qui tue plus encore dès lors que ce qui tient lieu de carrosserie c'est le corps du conducteur lui-même, fut-il bien harnaché ! Les grands discours sur la sécurité ne s'appliquent pas à la violence routière. La vitesse tue bien davantage que les criminels mais ces meurtres là sont légaux. Quant à parler des blessés, traumatisés, infirmes à vie, il n'en est pas question. La guerre faite à ceux qui ont confondu jeunesse et vitesse n'est pas connue. Elle est internationale et fort meurtrière mais admise.


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