vendredi 11 janvier 2008

OGM : des scientifiques qui "contestent les doutes"!

Quatorze protestataires, scientifiques membres de la Haute autorité, contestent les «doutes sérieux» sur le maïs MON 810 émis par cette instance.

Quatorze scientifiques membres de la Haute autorité provisoire sur les OGM ont contesté hier les «doutes sérieux» que le président de cette instance, le sénateur de la Manche Jean-François Le Grand, avait évoqués pour résumer l'avis sur le maïs MON 810 de Monsanto. La Haute Autorité a estimé qu'il y a des éléments scientifiques nouveaux montrant que la culture de cette plante OGM présente des risques, ce qui pourrait amener la France à invoquer la clause de sauvegarde et à interdire sa culture.

Dans un communiqué, les quatorze protestataires estiment que « le projet d'avis qu'ils ont rédigé le 9 janvier 2008 sur la dissémination du MON 810 sur le territoire français ne comporte pas les termes de “doutes sérieux”, pas plus qu'il ne qualifie les faits scientifiques nouveaux de “négatifs”», comme l'a déclaré Jean-François Le Grand. Ils se disent «gênés par le décalage entre l'avis tel qu'ils l'ont rédigé et sa transcription». Le communiqué est signé par 12 des 15 membres du comité scientifique et deux membres de la section économique, éthique et sociale.

«Il s'agit d'un procès d'intention à la limite de la malhonnêteté intellectuelle, proteste Jean-François Le Grand. Le document a été lu mot à mot et a été validé. Le plus grand nombre pensait qu'il y a des interrogations sur les risques du MON 810 de Monsanto. Si on a des interrogations, c'est qu'on doute. Pour moi, c'est la même chose», se défend l'élu qui estime avoir parlé en tant que gestionnaire du risque. «Ce sont des gens qui ne supportent pas d'avoir face à eux des représentants de la société», dénonce-t-il.

Source : Yves Miserey, Le Figaro - 11/01/2008

http://www.lefigaro.fr/sciences/2008/01/11/01008-20080111ARTFIG00290-la-haute-autorite-divisee-apres-l-avis-sur-le-mon-.ph

Politique de civilisation : le mauvais plagiat

C'est devenu une manie politique : voler, telle une pie, ce qui brille dans le nid des autres! Provoquer la gauche en captant les idées qui sont nées dans ses rangs (il arrive qu'il y en ait encore) et, de préférence, en leur faisant dire autre chose que ce qu'elles annoncent. Ainsi en est-il de "la politique de civilisation". Il fallait bien aller voir à la source ce qu'il en était vraiment. Deux infos recueillies sur internet y ont suffi. J-P D.

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La gauche n'a pas hésité à dénoncer un "concept nouveau" qui "ne veut absolument rien dire". Nicolas Sarkozy n'a pourtant pas inventé l'expression "politique de civilisation". Il n'a fait que l'emprunter à Edgar Morin.

En 1997, Edgar Morin publiait ainsi un livre avec le politologue chevènementiste Sami Naïr, justement titré "une politique de civilisation" (Éditions Arléa). "Ce qu'il nous faut, c'est une politique de civilisation et pas seulement une politique économique ou sociale", reprenait, en 2002, l'économiste Henri Guaino, interrogé par le club séguiniste Appel d'R, rallié à la candidature de Jean-Pierre Chevènement.

Durant la précampagne électorale de 2007, il n'était pas question pour Nicolas Sarkozy de maintenir la "spécificité française", mais, au contraire, de "rompre avec un modèle social français dépassé". Mais c'était avant qu'Henri Guaino ne devienne la plume du candidat puis le conseiller du nouveau président de la République...

Reste à savoir ce que pense Edgar Morin de cette appropriation par Nicolas Sarkozy du concept de "politique de civilisation". Pas sûr, pour le moins, que le président de la République soit prêt à reprendre toutes les idées développées par le sociologue, plus keynésiennes que libérales et aux relents altermondialistes.

"Cette voie nous pouvons nous y avancer en France, et par là espérer la faire adopter en Europe, et faisant de nouveau de la France un exemple, elle nous permettra d'indiquer la voie du salut planétaire", concluait Edgar Morin. Une conclusion reprise en substance et sans complexe, dans ses voeux aux Français, par Nicolas Sarkozy : "Alors, que la France montre la voie ! C'est ce que depuis toujours tous les peuples du monde attendent d'elle".

D'après la note originellement publiée par Laurent de Boissieu, journaliste politique et auteur des sites france-politique.fr et europe-politique.eu, le 1er janvier au matin. Voir la source.
http://politique.hautetfort.com/archive/2008/01/01/politique-de-civilisation.html



Edgar Morin (Sipa)
Avec cette expression, la "politique de civilisation" prônée par Nicolas Sarkozy dans ses vœux télévisés, le président de la République s'est approprié un concept développé dans un livre d'Edgar Morin, Pour une politique de civilisation (éd. Arléa, 2002). "M. Sarkozy a repris le mot, mais que connaissent-ils de mes thèses, lui ou Henri Guaino ? Est-ce une expression reprise au vol ou une référence à mes idées ? Rien dans le contexte dans lequel il l'emploie ne l'indique", commente d'Edgar Morin dans Le Monde.

"Lorsque j'ai parlé de politique de civilisation, je partais du constat que si notre civilisation occidentale avait produit des bienfaits, elle avait aussi généré des maux qui sont de plus en plus importants", poursuit le sociologue. "Je m'attachais à voir dans quelle mesure on peut remédier à ces maux sans perdre les bienfaits de notre civilisation."

"Je ne peux exclure que M. Sarkozy réoriente sa politique dans ce sens, mais il ne l'a pas montré jusqu'à présent et n'en donne aucun signe", poursuit Edgar Morin. "Si sa reprise du thème de la 'politique de civilisation' pouvait éveiller l'intérêt, notamment de la gauche, non pour l'expression mais pour le fond, ce ne serait que souhaitable,"poursuit Edgar Morin.

Source : NOUVELOBS.COM | 03.01.2008

Des vœux miteux

Au cours d'une soirée sans humour, sans contenu et sans espoirs, la cérémonie des vœux, à Éragny sur Oise, s'est trouvée engluée dans un juridisme sot, servant à justifier qu'on ne dise rien, pour ne pas contrevenir à la réglementation des campagnes électorales...
J'étais à ma place, au milieu des invités et, fort heureusement, pas sur l'estrade, parmi les élus, entourant la maire, à l'écoute de sa maigre prestation.
Enfermés dans la logique courte de ceux qui n'aspirent qu'à durer et ne savent comment innover, les soi-disant socialistes et leurs alliés regardent passer les trains : le monde change; eux perdurent. C'est le meilleur moyen d'échouer.
Car les adversaires, nullissimes (!), de la municipalité sortante n'ont qu'à surfer sur la vague du rejet. Si vous ne voulez pas d'elle (sous entendu la maire sortante) votez pour moi (sous entendu l'ex maire sortie en 2001!). Quel choix! Si vous ne voulez pas de l'une, votez pour l'autre... Et tous ceux qui ont des idées à faire valoir, qui ont travaillé de leur mieux, que deviennent-ils? Pourquoi faut-il sombrer dans ce mauvais jeu du tout ou rien? Pourquoi s'en tenir à cette ultra personnalisation qui ne reflète pas la conjoncture locale réelle?
Je crains que ces vœux n'aient correspondu à cette phase de paralysie politique au cours de laquelle rien n'est possible parce qu'on ne demande aux électeurs rien d'autre que d'approuver ou condamner, jamais de proposer.
C'est, au moment même où se rouvrent des temps de création, qu'on enferme la démocratie dans une compétition où tout devient prétexte à exhiber la vedette et à fournir le spectacle : exactement le contraire de ce dont le pays a besoin. La cérémonie des vœux, alors, ne pouvait être autre chose que le théâtre d'un soir, avec un grand risque de rater la générale. Ce fut le cas.

Une ontologie qui épouvante

Le crime législatif a été commis cette nuit. La LDH en souligne la nocivité. J'y vois l'amorce d'un régime d'exception qui peut mener là où nous ne voulions pas que Jean-Marie Le Pen nous emmène.

Communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme :


«Rétention de sûreté» : prison à vie sans jugement ?
Le projet de loi « relatif à la rétention de sûreté et à la déclaration d’irresponsabilité pour cause de trouble mental », adopté cette nuit en première lecture par l’Assemblée nationale, constitue une rupture d’une extrême gravité avec les principes fondamentaux de la justice républicaine.
Comme le relève la CNCDH dont la consultation a été une fois encore ignorée, la référence au concept flou de « dangerosité », appréciée par une commission administrative et non pas par une juridiction indépendante au sens de la Cour européenne des droits l’Homme, rompt le lien de causalité entre infraction et privation de liberté.
Si le parlement devait confirmer ce vote initial des députés, la loi française prétendrait désormais punir des personnes, réputées « criminels-nés » irrécupérables, non pour ce qu’elles ont fait mais pour ce qu’elles seraient, à un enfermement indéfini.
La LDH voit dans cette confusion entre maladie mentale et délinquance, entre « dangerosité » et culpabilité, un signe de plus de la dérive qui, loi après loi, s’attaque aux principes et aux valeurs protégés tant par les normes internationales des droits de l’Homme que par la tradition constitutionnelle française.
Paris, le 10 janvier 2008.

Qu'un homme pense que, parmi les autres hommes, il en est qui sont, dans leurs gênes, depuis leur origine, à tout jamais, des criminels : ce n'est qu'une erreur que la science comme la philosophie ne peuvent que récuser définitivement. Qu'un Parlement, dans sa grande majorité, suive cet avis, parce qu'il est celui du Président de la République, au point de mettre dans la loi que ce sont non plus des actes mais des personnes en leur être que les tribunaux doivent juger, c'est insensé et criminel. L'ontologie est la partie de la métaphysique qui s'applique à l'être en tant qu'être, indépendamment de ses déterminations particulières. Ce vote politique et philosophique en dit long sur la perversion extrêmement dangereuse dans laquelle on fait entrer le peuple français!

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