dimanche 27 mai 2007

Exil et résistance

Après ces surprenantes et brutales élections présidentielles, de mai 2007, nul ne sait plus, en France, dans ce qu’on appelait la gauche, où se situer.

Nous voici astreints à l’exil et à la résistance.
Mais qui se sent en exil est-il encore capable de résistance?
Car l’exil est interne, et la résistance devra faire face à une légitimité !
Français d’une France qui est minoritaire, nous nous retrouvons mis à l’écart.
Vaincus à la régulière, nous voici, et peut-être pour longtemps, dépendants des décisions d’un monarque républicain, un président dont tout dépend !

Confiance, défiance, méfiance sont les sentiments contradictoires que se partagent ces exilés temporaires ou permanents que nous allons devenir.

Confiance tout de même, pour ceux qui pensent encore qu’au milieu de ces échecs demeurent des gisements de possibilités et qui se tiennent prêts à exploiter le peu de décisions du nouveau pouvoir qui seront compatibles avec leur regard sur le monde.

Défiance et vigilance, pour ceux qui restent à jamais sur leurs gardes, mais qui ne veulent pas vivre, en repli, leur temps d’action durant cinq ou dix années.

Méfiance permanente, pour ceux -et j’en suis- qui, sans renoncer à engranger des succès et sans abandonner les luttes, ne se forgent pas d’illusions et n’attendent rien d’un pouvoir national qui, en dépit de ses habilités ou de ses concessions, ne visera toujours que la satisfaction maximale d’élites impitoyables aux petits.

Je ne peux faire partie de cette France qui a succombé aux charmes et aux mensonges de professionnels de la politique. Exil, donc.

Je ne peux, toutefois, me résigner à subir les conséquences d’un scrutin dont je sais, par avance, les effets qu’il vont produire et notamment sur les plus pauvres. Résistance, aussi.

Rester en ce pays sans en être. Résister sans fuir. Cela conduit tout droit à la désobéissance civile.

Être dissident sans être délinquant. Se déclarer irrespectueux des lois qui violent le droit. Faire passer la légitimité avant la légalité. Faire prévaloir la responsabilité avant la discipline. Cette attitude de rupture n’est pas sans risque mais le pire des risques serait dans la soumission, la résignation, le renoncement.

Il faut se préparer à lutter. D’abord, contre la banalisation d’une situation où, au nom d’une pseudo démocratie, vont se vautrer les profiteurs et les pleutres. Ensuite, contre les aveuglements des négateurs de la radicalité. Enfin contre les violents que ne comptent que sur le court terme. Avec, en outre, pour moi, -que faire d’autre ?-, l’obligation d’effectuer un travail de plume efficace. C’est un challenge qui me déborde mais je n’ai pas le choix.

Archives du blog

Résistances et romanitude

Résistances et Changements

Recherche Google : rrom OR tsigane